Mode éco-responsable : des vêtements qui ne polluent pas

Précommande, fibres recyclées, occasion… La mode aussi se met à l’éthique à l’écologie.

L’industrie de la fast-fashion : pollution et gaspillage

L’industrie du vêtement est sur la sellette depuis plusieurs années, et pour plusieurs raisons. Plus précisément, ce sont surtout les enseignes de mode qui proposent un grand nombre de références à bas prix qui génèrent la méfiance des consommateurs et sont qualifiées de fast-fashion. Comment, en effet, rémunérer chaque acteur de production comme il se doit, proposer des produits de qualité, si le prix final est très bas ? Cette partie de l’industrie a souvent été accusée de délocaliser sa production, mais aussi d’employer des prestataires peu regardants sur les droits humains et les conditions de travail de leurs employés.
Plus en amont, la production de fibres pour les vêtements est une des plus énergivores au monde. Produire du coton, par exemple, demande d’importantes quantités d’eau et génère de la déforestation. Ces cultures nécessitent aussi de grandes quantités de pesticides, détériorant les conditions de travail pour les agriculteurs.
Enfin, la surproduction est un point sensible de l’industrie : des collections qui changent trop souvent, des vêtements fabriqués pour répondre aux exigences de la tendance et non pour durer… Et donc des quantités impressionnantes de vêtements jetés chaque année.

La mode éco-responsable, c’est quoi ?

Depuis plusieurs années, de petits challengers émergent et font de l’ombre à la fast-fashion, en proposant des vêtements solides, en quantités réduites, labellisés… Certaines fibres peuvent être facilement revalorisées et de plus en plus de marques optent pour des matières recyclées. Mais il existe aussi d’autres fibres que le coton, moins coûteuses à produire, comme le bambou ou le lin, qui sont plébiscités par les consommateurs. Certaines marques travaillent aussi avec des produits issus de l’agriculture biologique.
Côté confection, la mode éco-responsable promet des conditions de travail respectueuses de l’humain, mais aussi une approche globale du vêtement qui évolue. Plutôt que de changer de pantalon chaque année, ces nouveaux arrivants entendent proposer une mode durable, à l’aide de vêtements bien coupés et intemporels, conçus pour durer toute une vie.
D’autres acteurs proposent, quant à eux, de revaloriser les vêtements qui ne sont plus portés : en les donnant, en les revendant, en les confiant à la filière du recyclage. Presque tous les vêtements peuvent être facilement recyclés, à condition de les jeter au bon endroit. Enfin, les consommateurs sont invités à acheter moins, à porter leurs vêtements le plus possible, à revaloriser quand ils le peuvent.

Les bonnes adresses de Nahomag’

Asphalte
Cette marque 100% en ligne fonctionne sur le système de précommande : un processus qui permet de ne produire que les quantités vendues, pour limiter l’impact environnemental, mais aussi garantir le meilleur prix. La marque est totalement transparente sur ses conditions de production et ses prestataires et propose des matières recyclées labellisées comme le coton GOTS. En outre, les vêtements se veulent indémodables et solides, à garder pour longtemps.
Le plus : zéro stock, donc zéro gâchis. On y trouve tous les bons basiques d’un dressing masculin : t-shirt, chemise, costume, cravate…
Le moins : le système de précommande oblige à patienter un peu… Et Asphalte ne propose (pour l’instant) que des vêtements pour homme.

Rezine
Cette marque parisienne ne propose que des éditions limitées pour éviter les stocks trop lourds. Produits en petites séries, les vêtements sont imaginés et confectionnés à Paris, dans des matières nobles et solides, toujours naturelles et/ou recyclées. Les chutes de tissu sont revalorisées pour créer des foulards ou d’autres petits accessoires.
Le plus : les finitions très travaillées et les motifs variés.
Le moins : les modèles sont assez marqués et pas toujours faciles à porter dans la vie de tous les jours.

Patine
Le pari de Patine, c’est de créer une mode en ligne, éthique et responsable. Les modèles phares comme les jeans ou les chemises sont conçus en précommande, tandis que les sweats et t-shirts sont en stock toute l’année. Pour ses jeans, Patine n’utilise pas de coton neuf et tous les vêtements contiennent au moins 50% de matière recyclée.
Le plus : des basiques indémodables, du jean droit à la chemise blanche toute simple. Le tout dans des tissus robustes et qui se patinent avec le temps.
Le moins : les coupes sont réminiscentes des tendances des années 1990, ce qui n’est pas du goût de tous. Et aucun modèle pour homme.

Make my lemonade
Cette marque acidulée et colorée a récemment pris un virage éthique intéressant. Tous les tissus sont labellisés OEKO-TEK, parfois recyclés, et la production est toujours assurée en Europe. Les pièces ne sont produites qu’en quantités réduites pour éviter le gaspillage. Les invendus des collections précédentes sont proposés à prix réduit sur le site et dans leur boutique parisienne. Quant aux pièces les plus populaires, elles sont parfois proposées en précommande, pour produire la quantité la plus juste.
Le plus : les grandes tailles disponibles (jusqu’au 52 sur certains modèles).
Le moins : la marque taille très grand, donc les personnes petites et minces n’y trouveront pas leur compte. Aucune pièce homme n’est disponible.

Enfin, pour un dressing 100% éco-friendly, reste l’occasion : les friperies, Vinted, ou encore @baraqueafripes, un compte Instagram qui chine des vêtements vintage pour vous.