Six romans à (re)lire avec ses petits-enfants

Quoi de mieux que de partager le plaisir de la lecture avec nos petits-enfants ? Pour démarrer 2021, on relit avec eux les livres qui ont fait notre enfance et notre adolescence. 

Heidi de Johanna Spyri : évasion en haute montagne

Roman emblématique de la Suisse alémanique, Heidi raconte l’histoire d’une petite orpheline confiée à son grand-père, un montagnard renfermé et rude. La petite fille découvrira au fils des jours la vie de l’alpage, apprivoisera son grand-père et trouvera de nouveaux amis. Même les petits peuvent rêver au grand air avec ce roman signé Johanna Spyri. 

Pourquoi on aime ? Pour l’histoire accessible mais jamais simpliste, qui nous donne envie d’explorer les Alpes suisses. 

Pour qui ? Heidi est facile à lire dès sept ou huit ans. Vous pouvez aider les plus jeunes en les accompagnant dans leur lecture. 

Les quatre filles du docteur March de Louisa May Scott : fresque engagée et féministe

Immense succès dès sa parution en 1868, Les quatre filles du docteur March raconte l’histoire d’une famille déchirée par la guerre de Sécession, mais qui n’oubliera jamais ses valeurs. L’auteure Louisa May Scott s’est inspirée de sa propre expérience familiale, sa fratrie faisant écho à celle du roman et son caractère intrépide ayant inspiré le personnage de Jo. Les quatre filles du docteur March marque un tournant dans l’histoire de la littérature jeunesse, mais aussi de la littérature féminine : l’auteure montre plusieurs générations de femmes indépendantes, chacune à sa façon. Aujourd’hui encore, le roman n’a rien perdu de son aura : Greta Gerwig l’a adapté au cinéma en 2019 et a été nominée à plusieurs Oscars. 

Pourquoi on aime ? Pour les personnages attachants, pour le propos féministe et pacifiste.

Pour qui ? Plutôt à partir de onze ans. Que les garçons ne soient pas rebutés par le titre ! Le roman saura les surprendre et les captiver.

Les Malheurs de Sophie, Mémoires d’un âne… et tous les romans de la comtesse de Ségur

Mue par une vocation tardive, c’est à plus de cinquante ans que la comtesse de Ségur écrit ses premiers contes moraux, pour ses petits-enfants. Si certains thèmes comme les châtiments corporels ou les traitements médicaux sont aujourd’hui désuets, les romans de la comtesse sont formidables pour découvrir la vie familiale de l’aristocratie du XIXe siècle. Le style réaliste a d’ailleurs valu à l’auteure le surnom de “Balzac des enfants”. 

Pourquoi on aime ? Pour les histoires inspirées du vécu de la comtesse, pour la critique sous-jacente de l’éducation brutale en vogue dans certaines familles de l’époque. 

Pour qui ? A partir de huit ans : il faut bien que les enfants comprennent qu’il s’agit de mœurs d’une autre époque.

Ivanhoé de Walter Scott : le roman d’aventure par excellence

Garçons et filles seront toujours sensibles au charme de cette histoire chevaleresque et romantique. En 1194, Wilfrid d’Ivanhoé revient secrètement en Angleterre, épris de justice et de la belle Lady Rowena… Magnifiquement écrit par l’écossais Walter Scott, Ivanhoé a marqué toute une génération d’enfants et a inspiré une grande partie de la littérature populaire du XIXe siècle. Le personnage de Rebecca a aussi su marquer les esprits, pour son portrait réaliste et positif des Juifs, assez rare à l’époque. 

Pourquoi on aime ? Pour le style romantique, qui donne envie de plonger dans l’Angleterre médiévale. 

Pour qui ? A partir de douze ans. Vous pourrez ensuite regarder ensemble l’adaptation de 1952, avec Robert Taylor, Joan Fontaine et Elizabeth Taylor. 

Vipère au poing de Hervé Bazin : plongée dans une enfance douloureuse

Dans les années 1920, Jean et ses frères retrouvent leurs parents, qui se chargeront de leur éducation dans le château familial. Cheveux tondus, soupe au petit déjeuner, privés de poêles et d’édredons, les enfants devront faire face à leur mère, terrible “Folcoche”, qui les martyrise et les violente au quotidien. Largement autobiographique, le roman se penche pour l’enfance, mais aussi la maternité du début du XXe siècle, et les difficultés auxquelles parents et enfants font face : mère indigne et maltraitée dans sa jeunesse, père lâche et démissionnaire, enfants martyrisés mais résistant à leur manière. 

Pourquoi on aime ? Pour le dénouement qui attend les personnages. Pour l’histoire qui marque déjà la fin de l’éducation “à l’ancienne”, qui atteindra son point culminant en 1968.

Pour qui ? A partir de dix ans, pour le replacer dans le contexte historique. 

Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier : une magnifique histoire d’amour

Souvent recommandé aux collégiens, Le Grand Meaulnes est le roman français le plus lu dans le monde après Le Petit Prince. François Seurel et Augustin Meaulnes, camarades et amis, découvrent ensemble les premiers émois amoureux et les débuts de l’âge adulte, avec ses responsabilités et ses difficultés. Roman émouvant et fort, Le Grand Meaulnes est un roman que tout adolescent devrait avoir lu au moins une fois dans sa vie. 

Pourquoi on aime ? Pour la beauté des sentiments. Pour le tableau réaliste de la France du début du XXe siècle. 

Pour qui ? Plutôt à partir de treize ans. Indispensable en cas de premier coup de foudre !